Anxiété: Modèles théoriques de base à connaître

© Louise Rodrigue, psychologue/neuropsychologue scolaire

Modèle de psychopathologie développementale

Il s’agit ici du modèle de Vasey et Dadds (2001), présenté par Turgeon et Ayotte (2021).

Selon ce modèle, l’anxiété résulte d’une interaction complexe entre différents facteurs, regroupés en quatre catégories : 

  1. les facteurs de risque. Ces facteurs augmentent la probabilité de développer un trouble anxieux: le tempérament anxieux, l’inhibition comportementale, la timidité, la génétique, la surprotection parentale et les comportements intrusifs, l’attachement insécurisant, le modelage des cognitions et des comportements anxieux par les parents, les événements de vie, les relations avec les pairs et la fratrie, l’environnement scolaire, etc.
  2. les facteurs de maintien. Le plus puissant: l’évitement.
  3. les facteurs de protection. Ceux-ci permettent d’atténuer le risque de développer un trouble anxieux malgré la présence de facteurs de risque. Par exemple, la présence d’un parent ou de modèles non anxieux ou encore les capacités d’adaptation du jeune.
  4. les facteurs d’amélioration. Ces éléments permettent de prévenir l’aggravation des problèmes d’anxiété (ex. : les stratégies d’intervention).

Modèle cognitivo-comportemental

Qu’est-ce qui peut amener un élève anxieux à choisir un comportement plutôt qu’un autre lorsqu’il doit faire face à une situation stressante en milieu scolaire? Nous vous présentons ici un modèle théorique de type cognitivo-comportemental qui peut nous guider et nous permettre de mieux comprendre le processus décisionnel sous-jacent.

Tout d’abord, le phénomène de l’anxiété est abordé en adoptant une vision d’ensemble qui reconnaît l’interaction entre les émotions, les cognitions et les comportements. Philippot et Douilliez (2014) désignent ceci comme étant le système de régulation. Ce système se doit d’être interprété à la lumière des expériences antérieures de l’élève. Voici concrètement comment il peut se déployer:

Il y a tout d’abord un événement déclencheur…

Olivia a une évaluation en mathématiques aujourd’hui qui compte pour 10% de l’étape…

…l’élève ressent des émotions en lien…

…elle a peur d’échouer…

…et interprète cette situation comme étant menaçante…

…et elle voit cette évaluation comme étant potentiellement l’évaluation qui pourrait lui faire échouer son année…

…des cognitions émergent…

…elle se dit qu’elle n’est pas bonne en mathématiques, qu’elle va échouer cet examen et qu’il ne passera jamais son année…

…son système nerveux autonome s’active et génère des symptômes physiques…

…elle ressent des palpitations et elle a mal au ventre…

…et l’élève utilise des mécanismes de défense qui visent à éviter de ressentir ces sensations désagréables et qui sont souvent en lien avec ce qu’il a vécu par le passé…

…elle va voir son enseignante pour lui dire qu’elle veut entrer à la maison, car elle ne se sent pas bien…

Ce qui résulte de son choix comportemental va influencer son comportement la prochaine fois qu’il se trouvera dans une situation semblable.

Ces modèles peuvent être présentés aux jeunes et aux parents pour leur expliquer le rationnel derrière l’intervention.

Références

Turgeon, L. et Ayotte, E. (2021) L’anxiété chez les enfants et les adolescents: enjeux spécifiques. Les cahiers du savoir. Ordre des psychologues du Québec.

Dernière mise à jour: 2 janvier 2022

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