La mesure de la douance intellectuelle

© Louise Rodrigue, psychologue/neuropsychologue scolaire

Nécessairement, si nous partons de notre définition de base de la douance intellectuelle, nous comprendrons aisément que l’identification de celle-ci passe par l’administration d’épreuves psychométriques visant à mesurer le rendement intellectuel, soit le fameux « QI ». Même si cette mesure n’est vraisemblablement pas parfaite, elle demeure un critère qui nous semble indispensable pour une définition opérationnelle de celle-ci, notamment sur le plan de la fiabilité et de la validité. Celui-ci permettra non seulement d’établir s’il y a bel et bien présence de douance, mais également de mesurer jusqu’à quel point l’élève diffère de la norme lorsque nous le comparons à son groupe de pairs. D’autres mesures et observations pourront par la suite venir compléter le portrait global.

Léa offre un rendement scolaire impressionnant. Elle est présentement en 4e année. De par sa date de naissance (5 octobre), Léa est une aînée de groupe-classe. La direction de l’école mandate le psychologue scolaire d’évaluer le potentiel intellectuel de cette jeune qui semble s’ennuyer en classe. Pour ce faire, celui-ci administre l’Échelle d’intelligence de Wechsler pour enfants—Cinquième édition : Version pour francophones du Canada (WISC-V CDN-F). Cette échelle ayant été normée auprès de plusieurs autres élèves du même âge, il sera possible de vérifier si Léa obtient un résultat qui la démarque effectivement significativement des autres jeunes de son âge

*En milieu scolaire, il est important de comprendre que ce type de mesure compare l’élève à la moyenne des jeunes de son âge et non pas à la moyenne des jeunes de son groupe-classe. 

Pour bien comprendre, rappelons tout d’abord que sur le plan statistique, le quotient intellectuel (QI) s’organise selon une distribution dite normale. La majorité des gens se trouvent au centre de la distribution. 

Un score de QI de 100 signifie que l’élève obtient un résultat qui se situe dans la norme attendue si on le compare aux jeunes du même groupe d’âge. Il s’agit du score moyen: 50% obtiennent des résultats inférieurs et 50% obtiennent des résultats supérieurs. 

Il importe également de bien saisir la notion d’écart-type, celui-ci correspondant à 15 points de QI. Par exemple, un score de 115 de QI correspond à une performance d’un écart-type au-dessus de la moyenne. 

Nous pouvons parler de douance intellectuelle seulement lorsque l’élève obtient des résultats très supérieurs aux tests de QI. Le seuil demeure un peu arbitraire, mais la majorité des chercheurs et cliniciens établissent le seuil à au moins deux écarts types au-dessus de la moyenne, soit un QI de 130 et plus (donc 30 points au-dessus de la norme). Marleau (2021) recommande d’ailleurs de considérer la présence d’une douance intellectuelle lorsque le résultat à l’échelle globale de quotient intellectuel (EGQI) ou un résultat à l’échelle d’aptitude intellectuelle générale (IAG) est de 130 ou plus (test ayant un intervalle de confiance de 95 %) à l’échelle de Wechsler (ou leur équivalent), tout en se gardant une certaine marge de manœuvre pour faire preuve de jugement clinique (notamment en raison de la marge d’erreur possible). Cela signifie donc qu’environ deux enfants sur cent présenteraient une douance intellectuelle. 

Nous parlerons aussi de très haut potentiel intellectuel (THPI) lorsque nous serons à trois écarts types types au-dessus de la norme, donc à un QI de 145 et plus, ce qui réfère à 0,1% de la population.

Références sur la section portant sur la douance intellectuelle

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Dernière mise à jour: 6 avril 2023

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