© Louise Rodrigue, psychologue/neuropsychologue scolaire
Vous connaissez ce type d’élève qui est souvent perçu comme étant « rigide » et « têtu »? Prenez garde! Bien souvent, ceci relève beaucoup plus d’une incapacité que d’un manque de volonté: la flexibilité cognitive peut-être la grande responsable!
Cette fonction fait elle aussi partie du regroupement des fonctions exécutives. Examinons-là plus en profondeur…
La fonction de cette fonction
Il s’agit d’une pierre angulaire pour les apprentissages et ce, au sens large.
Elle est nécessaire pour que l’élève puisse s’adapter à son environnement, qui lui, est en constant changement.
La flexibilité cognitive (ou souplesse mentale pour certains) est à l’opposé de la rigidité cognitive: il s’agit pour l’élève d’être capable de réorienter son attention et son action pour s’adapter à un changement, à une situation différente, à une nouveauté.
Elle lui permet de percevoir les multiples facettes d’une situation nouvelle et/ou complexe, de concevoir quelque chose d’un angle tout à fait nouveau, d’entrevoir de multiples possibilités, de sortir des sentiers battus s’il le faut; c’est cette fonction qui lui permet de résoudre des problèmes en considérant différentes solutions possibles.
Elle est impliquée dans le processus de planification lorsqu’il doit se mobiliser pour atteindre un objectif: elle contribue à la sélection dans l’environnement de ce qui est pertinent pour atteindre ce but, elle permet à l’attention de basculer d’un stimulus à un autre, en fonction des contraintes rencontrées, et parfois même d’être en mesure de changer sa représentation du but poursuivi lorsque, pour une raison ou pour une autre, l’objectif ne peut pas être atteint. Bref, la flexibilité permet de s’ajuster.
En développant sa flexibilité cognitive, l’élève apprend à passer plus aisément d’une activité à une autre (donc d’alterner entre plusieurs activités), que ce soit fait spontanément ou à la demande de quelqu’un d’autre. Elle lui permet aussi de passer plus facilement d’une procédure à une autre, d’être plus efficace.
Grâce à elle, l’élève sera aussi en mesure de transférer des connaissances apprises dans un contexte donné vers un nouveau contexte.
La reconnaître à l’école
La flexibilité cognitive est régulièrement sollicitée à l’école. Voici quelques exemples:
- Lors de la résolution d’un problème mathématique, l’élève doit passer d’une addition à une multiplication et ensuite effectuer une division;
- Lorsqu’il doit changer de matière pendant la journée: l’élève ne doit pas en être perturbé;
- Lorsqu’il s’agit d’envisager un problème sous différents angles en sciences, en générant et en évaluant différentes hypothèses;
- Lorsque l’élève doit trouver une solution suite à un conflit avec un autre élève;
- Etc.
Lorsque la flexibilité cognitive est synonyme de défis quotidiens
Un élève qui présente des difficultés au niveau de sa flexibilité cognitive expérimentera de nombreux défis. Par exemple:
- Avoir du mal à s’adapter aux imprévues et aux situations nouvelles;
- Ne plus savoir quoi faire lorsque des éléments nouveaux doivent être pris en compte dans la résolution d’un problème, ne pas être en mesure de modifier ses stratégies en fonction des exigences de la tâche;
- Peiner à faire preuve de créativité lorsqu’il doit réaliser des tâches nouvelles et/ou complexes;
- Répéter les mêmes erreurs constamment. Continuer dans ses patterns même si ceux-ci ne sont plus adaptés et perdre en efficacité et en justesse;
- Avoir de la difficulté à voir le point de vue des autres, à trouver des compromis ou des solutions à un conflit;
- Adopter des comportements et des idées de façon très rigide, comportant peu de nuance;
- Etc.
Conséquemment, il en résulte souvent nombre de problèmes associés tels que des difficultés sociales, de l’opposition, de l’anxiété, etc.
Dernière mise à jour: 7 avril 2021
