© Louise Rodrigue, psychologue/neuropsychologue scolaire
La mémoire de travail est d’abord et avant tout un concept théorique… Comme toute théorie est un système formée d’hypothèses, elle est sujette à controverses, confrontations d’idées, remaniement, peaufinement. Ainsi, même si certains modèles (ex.: Baddeley et Hitch) demeurent populaires, il n’existe pas réellement de définition consensuelle.
Une définition de base
La mémoire de travail est la capacité à maintenir et à manipuler en mémoire des informations de manière temporaire afin de pouvoir accomplir une tâche.
Cette définition de base est celle autour duquel nous articulerons nos propos.
De façon imagée, la mémoire de travail est un espace de travail mental.

Le modèle de Baddeley et Hitch est celui qui est le plus souvent cité pour expliquer le fonctionnement de la mémoire de travail. Il nous permet de bien comprendre comment le cerveau garde l’information temporairement sans avoir à la placer dans la mémoire à long terme systématiquement.
Selon ce modèle, quatre composantes sont mises à contribution dans la mémoire de travail. Trois d’entres elles sont des systèmes dits esclaves dans lesquels les informations sont stockées automatiquement et temporairement: la boucle phonologique, le calepin visuo-spatial et le tampon (ou buffer) épisodique. Le quatrième système, l’administrateur central, est différent: il sollicite les fonctions exécutives, il est stratégique et exige un effort mental.
Un mot sur son développement
La mémoire de travail se développe dès le plus jeune âge. Ses premières manifestations peuvent d’ailleurs être mesurées dès l’âge de 6 mois selon certains auteurs! De l’âge de 4 ans jusqu’à l’adolescence, sa progression est plutôt linéaire. Elle fait d’ailleurs partie de l’une des trois composantes qui seraient déterminantes au niveau des fonctions exécutives et elle serait l’une des premières composantes exécutives à se différencier des autres (cf.: Préscolaire 4 et 5 ans et fonctions exécutives: nuances et mises en garde).
La mémoire de travail au quotidien
Ce type de mémoire a de multiples fonctions et elle est très présente, tant dans notre quotidien qu’au niveau du quotidien des élèves. Par exemple, elle joue un rôle afin que l’élève:
- Se souvienne des consignes que l’enseignant a donné;
- Garde à l’esprit l’intention initiale lorsqu’il effectue une tâche;
- Se souvienne de ce qu’il vient juste de lire;
- Puisse calculer mentalement;
- Résolve un problème;
- Effectue plusieurs tâches en même temps;
- Etc.

La capacité de garder l’information dans la mémoire de travail est donc extrêmement importante lorsqu’il s’agit d’apprendre. D’ailleurs, plusieurs études montrent que la mémoire de travail est un prédicateur significatif des capacités d’apprentissage, notamment en ce qui a trait à l’acquisition du lexique, de la lecture, de l’écriture, du calcul mental et de la résolution de problèmes. En fait, ceci n’est aucunement surprenant lorsque l’on constate que la grande majorité des modèles théoriques la considère comme un passage nécessaire vers la mémoire à long terme!
Ainsi, l’information devra d’abord et avant tout être perçue par les sens, analysée et stockées brièvement (mémoire sensorielle, quelques millisecondes), avant d’être transférées au niveau des mémoires dites transitoires que sont la mémoire à court terme et la mémoire de travail. Elle poursuivra ensuite son chemin vers la mémoire à long terme ou elle s’estompera tout simplement, puis disparaîtra…
Références de la section Mémoire de travail
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Dernière mise à jour: 10 avril 2022