© Louise Rodrigue, psychologue/neuropsychologue scolaire

Il est estimé qu’environ 1 personne sur 10 ferait une crise au cours de sa vie: sachez toutefois que ces gens ne sont pas tous nécessairement considérés comme étant épileptique!
D’un point de vue clinique, le diagnostic d’épilepsie sera généralement posé lorsque :
- soit au moins deux crises non provoquées (ou réflexes) surviennent dans un laps de temps de plus de 24 heures d’intervalle;
- soit une crise non provoquée (ou réflexe) survient et la probabilité de nouvelles crises est similaire au risque de récidive générale après deux crises non provoquées (au moins 75 %) au cours des dix prochaines années;
- soit après le diagnostic d’un syndrome épileptique.
Qui pose le diagnostic?
Le diagnostic d’épilepsie est posé par un médecin, souvent un neurologue, un pédiatre ou un médecin formé, ou du moins ayant des connaissances, en épileptologie.
Comment?
⚠️ Il faut savoir que, même si certains signes sont hautement évocateurs, aucun signe clinique n’est pathognomonique de crise d’épilepsie.
On dit d'un signe clinique ou d'un symptôme qu'il est pathognomonique lorsqu'il caractérise spécifiquement une maladie unique et permet donc, à lui seul, d'en établir le diagnostic certain lorsqu’il est présent.
Le lien suivant (qui mène vers le site web de l’Alliance canadienne de l’épilepsie) vous offre d’ailleurs un excellent résumé de la démarche d’investigation.
En bref, retenons que différents paramètres seront pris en compte avant de poser le diagnostic.
Le diagnostic clinique se fera donc à l’issu d’une démarche complète et bien menée.
Une anamnèse…
La démarche d’évaluation comprendra notamment une anamnèse bien ficelée, c’est-à-dire qu’il sera nécessaire de recueillir plusieurs renseignements concernant l’historique de la ou des crise(s) – antécédents, circonstances, description de ou des épisodes, etc.
Les examens complémentaires
Des examens complémentaires seront généralement requis. Ceux-ci peuvent notamment être…
EEG
Idéalement, l’EEG sera effectué rapidement.
L’électroencéphalogramme, ou EEG est un test qui mesure l’activité électrique du cerveau – les ondes cérébrales – à travers la peau. Au cours de ce test indolore, de petits capteurs appelés électrodes sont fixés au cuir chevelu du patient. L’activité électrique captée par chaque électrode est enregistrée sous forme de tracé EEG. Les tests effectués sur des épileptiques montrent fréquemment une activité inégale ou des changements importants du voltage des ondes cérébrales (pics). Divers profils d’activité à différents endroits sur le cuir chevelu indiquent différents types d’épilepsie.
- Alliance Canadienne de l'Épilepsie (2021)
L’EEG servira à:
- étayer le diagnostic;
- orienter vers un syndrome épileptique particulier;
- estimer le risque de récurrence…

⚠️ L’EEG ne sera pas nécessairement indiqué dans les cas de figure suivant :

- première crise fébrile simple de l’enfant;

- crise symptomatique aiguë dans un contexte aigu provoqué (par exemple, après avoir consommé une drogue, en phase aiguë d’un AVC, etc.).
IRM
Un IRM peut également être recommandé par le médecin.
⚠️ Certaines autorités médicales formulent une mise en garde : l’IRM n’est pas indiquée dans la situation où il s’agit d’un enfant qui présente un tableau clinique et un EEG typique à une épilepsie présumée d’origine génétique répondant bien au traitement.
L’imagerie par résonance magnétique (IRM) permet de définir avec plus de précision les structures du cerveau par une image 3-D. Tous les courants électriques produisent des champs magnétiques; l’IRM mesure la force de ces champs.
La spectroscopie par résonance magnétique (SRM), qui peut être utilisée en conjonction avec l’lRM structurelle ou la tomodensitométrie, fournit de l’information sur le fonctionnement et la biochimie du cerveau.
L’IRM fonctionnelle (IRM-f) permet de visualiser des régions distinctes d’activité cérébrale.
- Alliance Canadienne de l'Épilepsie (2021)
Tomographie par émission de positrons (TEP)
La tomographie par émission de positrons (TEP) étudie quant à elle le débit sanguin et le métabolisme du cerveau. De petites quantités de substances radioactives sont injectées dans le cerveau, permettant ainsi de visualiser les zones actives et s’il y a lieu, de détecter des anomalies.
La tomographie d’émission monophotonique (TEM) est beaucoup moins coûteus et plus simple sur le plan technique pour mesurer le débit sanguin dans le cerveau.
- Alliance Canadienne de l'Épilepsie (2021)
Notons toutefois que la TEP est plutôt dispendieuse et peu accessible.
Électrocardiogramme

Un électrocardiogramme est parfois requis (par exemple, lors d’un trouble du rythme cardiaque devant une première crise d’allure convulsive généralisée), selon le jugement clinique du médecin.
Diagnostic différentiel et concomitances
Plusieurs hypothèses pourront également être envisagées par le médecin avant de poser son diagnostic. À titre d’exemple, il pourrait considérer la présence de :
- Crises psychogènes (pseudo-crises);
- Malaises vagaux et syncopes convulsivantes;
- Accidents ischémiques transitoires (AIT);
- Sclérose en plaques (SEP);
- Hypoglycémie;
- Parasomnies;
- Etc.
Le médecin veillera aussi à explorer la présence possible de troubles concomitants, car ceci pourrait avoir une incidence sur la prise en charge. Par exemple, l’élève pourrait présenter:
- Un trouble du spectre de l’autisme;
- Un trouble du développement intellectuel;
- Un trouble de déficit de l’attention avec/sans hyperactivité;
- Des troubles d’apprentissage;
- Des troubles anxieux;
- Etc.
Références
Les références du dossier Épilepsie sont ici.
Dernière mise à jour: 28 avril 2022