Les fonctions neurovisuelles

© Louise Rodrigue, psychologue/neuropsychologue scolaire

Les fonctions neurovisuelles comprennent principalement trois grandes fonctions: les fonctions oculomotrices, l’attention visuelle et les fonctions gnosiques visuelles.

Fonctions oculomotrices

Les saccades

Une saccade oculaire est un bref et rapide mouvement des yeux entre deux positions stables. Elle permet en quelques sortes la saisie visuelle de l’information: le mouvement oculaire permet de capter une image rétinienne stable donc interprétable.

Les saccades, afin d’être fonctionnelles, doivent être entrecoupées de fixations visuelles. Le point de fixation, capture l’image sur la fovéa, la zone de la rétine où la vision des détails est la plus précise, ce qui définit ce qui est perçu dans le champ visuel.

La fovéa est une petite de zone de la rétine de 1,5 mm de diamètre. Elle située au fond de l’œil. En son centre, se trouve la fovéola : l’image d’un point observé se projette sur celle-ci.

On distingue trois types de saccades: les saccades de progression, les saccades de retour à la ligne et les saccades de régression. Celles-ci sont particulièrement importantes lorsqu’il s’agit de lire.

L’exploration visuelle

Celle-ci nous permet de prélever les informations pertinentes de notre environnement afin de les analyser.

Deux types de traitements sont impliqués:

  1. Bottom-up: celui-ci est soumis au contexte;
  2. Top-down: celui-ci est guidé par les connaissances du sujet.

Cette fonction nécessite un apprentissage de stratégies d’exploration et de l’entraînement afin de devenir efficace en lecture.

La poursuite visuelle

Il s’agit de la capacité de suivre des yeux une cible en mouvement sans que l’image de l’objet ne s’écarte de la fovéa. Lorsqu’elle est totalement développée, la poursuite visuelle s’effectue à partir de mouvements oculaires volontaires, assez lents, que l’on qualifie de continus, lisses, fluide et régulière, sans saccades.

L’attention visuelle

Cette fonction permet d’engager le regard de l’élève sur une cible précise et elle permet de sélectionner les informations à traiter. Elle est intriquée de manière complexe avec la perception et la conscience. Conséquemment, elle est aussi liée aux expériences antérieures de l’élève: ses motivations, ses expériences, ses goûts. L’attention visuelle permet aussi de construire ses représentations mentales du fait qu’elle soit le premier moyen d’entrée et de constitution des souvenirs.

Les fonctions gnosiques visuelles

Ce terme fait référence aux différents traitements effectués afin d’identifier et donner un sens au stimulus visuel.

Il y aurait principalement quatre étapes cérébrales pour l’analyse de l’information visuelle:

  1. Caractéristiques physiques du stimulus: distinction fond-forme, les couleurs, les ombres, les orientations des traits…
  2. Description structurale du stimulus : accès à la forme globale par le traitement des contours.
  3. Accès sémantique : à ce stade, la prise en compte de tous les détails permet d’accéder à la signification du stimulus et active toutes les connaissances en lien.
  4. Niveau lexical : le stimulus peut être dénommé.

Pour aller plus loin…

Références

Chokron, S. (2009). Pourquoi et comment fait-on attention ? Paris: Éd. le Pommier.

Mazeau, M., et Pouhet, A. (2014). Neuropsychologie et troubles des apprentissages chez l’enfant: du développement typique aux dys-. Paris: Elsevier-Masson.

Mazeau, M. (2008). Conduite du bilan neuropsychologique chez l’enfant. Issy-les- Moulineaux: Elsevier-Masson.

Dernière mise à jour: 15 avril 2021

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