Traitement médicamenteux de l’épilepsie

© Louise Rodrigue, psychologue/neuropsychologue scolaire

Tout d’abord, il faut savoir que le médecin traitant ne prescrira pas toujours systématiquement une médication à son patient (notre élève!) sur la seule base que celui-ci présente une épilepsie. En accord avec les parents – ou le tuteur de l’autorité parental – voire même avec son jeune patient, il devra soupeser les risques versus les bénéfices attendus. Le traitement médicamenteux optimal consiste à faire cesser les crises, tout en ayant une bonne tolérance au traitement, sans effets secondaires notables. Lorsque les coûts engendrés par la médication dépassent les bénéfices, d’autres options sont à envisager.

Ceci dit, il n’en demeure pas moins qu’environ 70% des personnes atteintes d’épilepsie contrôlent les crises avec la médication, ce qui n’est tout de même pas négligeable. Il importe toutefois de bien saisir cette nuance: cette médication vise à contrôler les crises, elle ne guérit pas l’épilepsie.

Quand?

Voici quelques situations où un traitement médicamenteux est parfois proposé chez l’enfant:

▪️Nous sommes en présence d’une deuxième crise d’épilepsie (dans le cas de symptômes invalidants et présentent un risque pour l’enfant);

▪️L’enfant présente un déficit neurologique et/ou un trouble neurodéveloppemental ;

▪️Il y a présence de crises pendant la nuit;

▪️L’EEG démontre une activité épileptique qui n’est pas typique aux épilepsies focales liées à l’âge de l’enfant;

▪️L’IRM met en évidence des anomalies structurelles compatibles avec la crise présentée par l’enfant;

▪️La probabilité de récidive est réelle et risquée.

Quoi?

Le médecin pourrait envisager différents types d’anticonvulsivants. Par exemple:

Anticonvulsivants classiques
  • Le phénobarbital;
  • La primidone (Mysoline);
  • La phénytoïne (Dilantin)
  • La carbamazépine (Tegretol)
  • L’acide valproïque (Depakene)
  • Le divalproex sodique (Epival)
  • Le clonazépam (Rivotril)
  • L’éthosuximide (Zarontin).
Les nouveaux anticonvulsivants
  • Le clobazam (Frisium);
  • Le vigabatrin (Sabril);
  • La gabapentine (Neurontin);
  • La lamotrigine (Lamictal);
  • Le topiramate (Topamax);
  • Le diazépam en gel par voie rectale (Diastat).

Comment?

Le choix de la médication demeure au jugement du médecin traitant. De façon générale, mais non exhaustive (donc il importe de ne pas interpréter ce qui suit de façon rigide!), la trajectoire suivante sera suivie:

Monothérapie à Monothérapie à Bithérapie 

💊 

Souvent, en première intention, le médecin utilisera un seul type de médicament (on parle alors d’ « une monothérapie antiépileptique»).

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Si ceci n’est pas suffisamment efficace à dose maximale ou si ceci est mal tolérée, il essaiera généralement une autre molécule (toujours en « monothérapie »).

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En troisième intention, il est possible qu’il envisage d’utiliser deux types de médicaments (on parle alors d’« une bithérapie antiépileptique »).

💊💊💊…

⚖️ Parfois, par exemple si la réponse au traitement n’est pas satisfaisant, non optimal ou si des effets secondaires importants sont présents, il se peut que le médecin juge que plus de deux types de médicaments soient nécessaires (polythérapie).

Enfin, si un traitement antiépileptique a des effets indésirables jugés trop importants, il est possible qu’il doive être diminué ou même arrêté. Cette décision ne devrait être prise qu’avec l’accord du médecin traitant.

Le cas de l’épilepsie pharmacorésistante

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Dans le cas où les crises subsistent toujours après deux essais de traitement pharmacologique antiépileptique (en monothérapie ou en polythérapie) à posologie efficace, l’épilepsie est alors désignée « pharmacorésistante ».

Cette situation concerne environ un tiers des patients épileptiques, ce qui n’est tout de même pas banal!

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Certains facteurs de risque prédisposeraient au développement de ce type d’épilepsie. Par exemple:

✔️ des antécédents familiaux d’épilepsie;

✔️ une épilepsie post-traumatique;

✔️ une comorbidité psychiatrique;

✔️ l’addiction à certaines drogues;

✔️ une mise en route du traitement tardive;

✔️ des antécédents de convulsions fébriles;

✔️ une sclérose hippocampique;

✔️ des malformations corticales;

✔️ le fait de présenter d’autres maladies concomitantes avec l’épilepsie. 

Lors d’une épilepsie pharmacorésistante, le médecin pourra envisager d’autres options, telles que:

  • la chirurgie; 
  • le régime cétogène; 
  • la stimulation nerveuse.

Pour plus d’informations

Pour obtenir plus d’informations sur les différents traitements de l’épilepsie, nous vous référons sur au site externe suivant:

Vous y trouverez une multitude d’informations intéressantes et un contenu mis à jour régulièrement. À noter que l’Alliance Canadienne de L’épilepsie (ACÉ) est un réseau pancanadien d’organisations de base consacrées à la promotion de l’indépendance et de la qualité de vie des personnes atteintes d’épilepsie et de leurs familles, par le biais de services de soutien, d’information, de sensibilisation et de sensibilisation du public.

Références

Les références du dossier Épilepsie sont ici

Dernière mise à jour: 8 mai 2023

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