Trouble du spectre de l’autisme (TSA): une épidémie?

Les dernières années nous ont permis de faire ce constat: l’autisme augmente en nombre et en hétérogénéité. Pour être en mesure de bien saisir les enjeux liées, il est nécessaire d’adopter une vision globale de la situation et du contexte de laquelle elle s’inscrit.

Tout d’abord, nous devons considérer l’aspect subjectif du jugement humain lorsqu’il s’agit de trancher entre le normal et le pathologique. Nous assistons présentement dans nos sociétés occidentales à une véritable médicalisation des problèmes de la vie quotidienne, ce qui peut effectivement faire en sorte que la prévalence augmente. Ainsi, ne faudrait-il pas considérer avec davantage de rigueur le fait qu’une personne peut très bien présenter des symptômes correspondants au TSA, sans pour autant présenter d’impact fonctionnel ni même développer de problèmes de santé mentale? Ceci réfère d’ailleurs au concept de neurodiversité, qui rappelle que l’espace entre le normal et le pathologique comprends certaines variantes, ainsi que des zones plus flous, plus grises.

Nous ne pouvons non plus faire fi que la façon de diagnostiquer l’autisme dépendra évidemment de la manière de la définir. Actuellement, nous nous référons principalement au DSM-5 lorsqu’il s’agit d’identifier la présence de TSA. Or, le DSM-5, évoluant quant à ses versions précédentes (notamment le DSM-IV-TR), a introduit la notion de spectre, par opposition à la simple appellation autisme. Par conséquent, la nouvelle définition se voulait moins catégorielle, reflétant davantage le concept de neurodiversité. Bien que louable, il en résultat tout de même une hétérogénéité extrême dans l’autisme, si bien qu’il est maintenant possible de rencontrer deux élèves auxquels cette appellation diagnostic aura été attribuées, sans pour autant que ces deux élèves ne semblent partagent beaucoup de similitudes.

Cette classification n’est donc pas parfaite et conséquemment, il y a une certaine part d’incertitude dans la mesure actuelle du TSA.

Pour Dr Laurent Mottron, psychiatre réputé dans le domaine, il faudrait peut-être revenir à une conception plus étroite de l’autisme:

(…) tous les gens qui s’auto-diagnostiquent autistes, ou qui se reconnaissent dans cette condition, ou qui trouvent un professionnel pour dire qu’ils appartiennent au spectre autistique, je dirais, par définition ce sont des gens qui ont des besoins (…) L’idée, c’est de donner à ces personnes-là des services qui correspondent effectivement à leurs besoins, leurs besoins n’étant pas forcément des besoins autistiques.

Source: site web d’Oct-Opus Formations

Force est d’admettre que l’argumentaire qu’offre Dr Mottron est solide et justifié. Nous vous invitons à le découvrir sur le site web d’Oct-Opus Formations.

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Dans la même veine, le webinaire Controverse sur l’autisme: les dérives d’un diagnostic? est également très intéressant.

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Dernière mise à jour: 6 janvier 2023

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